Restaurations
Chaque année, des oeuvres des collections du musée bénéficient d’interventions de restauration.
Le peintre Hubert Sauzeau (Prahecq, 1856 - Niort, 1927) a réalisé en 1917 le portrait en buste de son fils unique, mort au combat le 9 avril à Soupir. Au verso une lettre du Général commandant le 6e corps d’armée, narre les derniers moments de l’aspirant sous-officier Sauzeau - S’est offert volontairement pour exécuter une patrouille dans les lignes ennemies ; a traversé un réseau de fil de fer, a été blessé mortellement au moment où il s’apprêtait à sauter dans la tranchée ennemie.
Ce portrait post mortem, légué en 1983 par la nièce de l’artiste, représente Hubert Philippe Sauzeau. Il fait partie des collections des musées de Niort.
L’œuvre a été restaurée par Nathalie Legillon à l’atelier de restauration de Niort en janvier 2021.
"Nature morte" de Louis Jules Frédéric Villeneuve
La toile "Nature morte" de Louis Jules Frédéric Villeneuve a retrouvé sa place dans l’accrochage des collections permanentes.
L’oeuvre, qui a été exécutée entre 1821 et 1842, était en très mauvais état de conservation. Elle a été restaurée entre juin et septembre 2018.
Élève de Regnault, Louis Jules Frédéric de Villeneuve (1796-1841), entré à l'École des Beaux-Arts en 1817, figura au Salon de 1822 à 1841. Il fit des études en Suisse et en Italie et travailla quelque temps à Milan.
Il a fourni des planches pour "La France pittoresque" de Nodier. Le 14 juillet 1821, il a obtenu à Paris le second grand prix de paysage historique de l'Académie Royale des Beaux-Arts.
"Sibylle Tiburtine", anonyme
L'huile sur toile "Sibylle Tiburtine", anonyme, copie d’après Claude Vignon, datant du XVIIe siècle, a été restaurée entre avril et juillet 2018.
Retrouvé et identifié dans le cadre du récolement en 2017, le tableau était dans un état très préoccupant, nuisant à sa lisibilité. Il nécessitait une restauration fondamentale avant sa présentation au public dans le cadre de l’exposition "Bernard d’Agesci (1756-1829), Forgeur d’histoires à Niort" (22 janvier-19 mai 2019).
C'est un des rares témoignages du musée révolutionnaire niortais. Le catalogue de Bernard d’Agesci rédigé en 1794 et intitulé "Catalogue de l’inventaire des tableaux, statues, marbres, instruments de physique et ceux de mécanique" recense 37 peintures dont une probable suite de tableaux de sibylles, dont cette toile est le dernier vestige.
Albunéa, plus connue sous le nom de Sibylle Tiburtine, est une nymphe qui compte parmi les plus fameuses sibylles de l'antiquité romaine grâce à ses dons de prophétie
"Jeune fille de La Mothe-Saint-Héray" de Théodore Viaud
Le portrait sculpté en plâtre "Jeune fille de La Mothe-Saint-Héray" de Théodore Viaud, daté de 1904, a veillé pendant de longues années sur la grande salle du Donjon, dite « salle sous charpente » ou « salle des coiffes ». Il méritait des soins de restauration.
Delphine Bienvenut a pris en charge cette intervention, en avril-mai 2018, dans son atelier situé près de Tours : dépoussiérage à l’aide d’un pinceau doux et à l’aspirateur, décrassage, et comblement de la cassure sur le bout du nez avec du plâtre fin.
Théodore Viaud, sculpteur, né à Niort en 1886, fut élève de Théodore Rivière puis exposa au Salon des artistes français de 1903 à 1905.
"Sapho", par Jean-Baptiste Auguste Clésinger
En vue de sa présentation au sein des collections du musée Bernard d’Agesci, la sculpture Sapho, due à Jean-Baptiste Auguste Clésinger et fondue par Barbédienne Ferdinand, a été restaurée.
Réalisée en 1872, cette œuvre fut donnée au musée en 1924, par Madame Delavault, sœur d’Amable Ricard.
La poétesse grecque Sapho (qui vécut entre les VIIe et VIe siècles avant J.-C) est représentée, couronnée de lauriers, la tête légèrement penchée en avant, tenant une lyre dans une main et sa robe de l'autre. Le socle sur lequel est posée la sculpture porte l’inscription suivante : LE NORD-EST JOURNAL REPUBLICAIN DES ARDENNES A MONSIEUR RICARD, HOMMAGE ET RECONNAISSANCE (6 MAI 1872.
La restauration de l'oeuvre (dépoussiérage et comblement de quelques manques de patine très localisés), a été confiée à Delphine Bienvenut. Elle s'est déroulée dans l’atelier de restauration peintures et arts graphiques de Niort.
Jean-Baptiste Auguste Clésinger (né en 1814 à Besançon, décédé en 1883 à Paris) était sculpteur et peintre. Son père, Georges-Philippe, lui-même sculpteur, fit son éducation artistique qu’il poursuivit avec l’artiste danois Bertel Thorvaldsen et David d'Angers. Auguste débuta au Salon de Paris en 1843 avec un buste du Vicomte Jules de Valdahon. Etabli à Paris en 1845, il obtint son premier succès public - et scandale - avec son marbre : « Femme piquée par un serpent », exposé au Salon de Paris en 1847. Ses commandes publiques furent pour la plupart des portraits en pied, comme la Tragédie « Rachel-1852 » et « George Sand-1864 » pour le Théâtre-Français, ou des statues équestres Napoléon Ier et Charlemagne pour le Palais de l'Industrie. Il créa des bustes de l'actrice Rachel et de Théophile Gautier, entres autres. C'est lui qui réalisa la statue de Louise de Savoie qui se trouve actuellement au Jardin du Luxembourg.
Il épousa la fille de George Sand en 1847. En 1849, naquit leur fille Jeanne, surnommée "Nini". George Sand lui fut très attachée, mais l'enfant mourut peu de temps après la séparation de ses parents, en 1855. La carrière de Clésinger fut interrompue par la chute du Second Empire.
Ferdinand Barbedienne (né en 1810 à Saint-Martin-de-Fresnay, mort en 1892 à Paris) est le fondateur de la "société A. Collas et Barbedienne", maison qui a reproduit en bronze les chefs-d’œuvre des musées, puis les créations des sculpteurs contemporains.
"Oie, coq, poules et paonde" de François Desportes
Le tableau "Oie, coq, poules et paonde" de François Desportes (1661-1743), daté de la fin du XVIIe, a retrouvé son cadre restauré du XIXe siècle, transmis par l’Etat en 1895 lors de son dépôt au musée des Beaux-Arts de Niort.
Le cadre, retiré en 2002 pour la réalisation de devis de restauration de l’œuvre picturale, était extrêmement endommagé. Il a fallu redresser la moulure basse, fabriquer de nouvelles clefs, consolider les assemblages et fabriquer une marie-louise en hêtre pour ajuster le cadre à la toile. Deux restaurateurs sont intervenus de 2016 à 2017 : Dominique Chaussat pour la restauration du cadre en bois et Bénédicte Rousselot pour la dorure.
L’œuvre a retrouvé sa place dans les salles d’exposition du 1er étage.
Cinq objets de la collection Piet-Lataudrie
Cinq œuvres appartenant à la section d’art islamique de la collection Piet-Lataudrie ont été sélectionnés par l’Institut National du Patrimoine - département des restaurateurs, afin de servir de support à un travail de recherches et de restauration de fin d’études.
Une élève restauratrice dans la spécialité « Arts du feu », Marie Fays, s’est déplacée au musée Bernard d’Agesci afin d’examiner l’état sanitaire d’objets pour la majorité datables entre le 13e et le 16e siècle.
Le constat d’état met en évidence un encrassement, la présence de fissures, des déformations, des cassures et soulèvements d’incrustation, de la corrosion, un ternissement de l’argent...
La restauration sera précédée d’un travail d’étude appronfondi. La partie historique sera guidée par Carine Juvin et Annabelle Collinet du musée du Louvre.
Cette restauration, réalisée gracieusement, se déroulera entre l’automne 2017 et l’automne 2018 et fera l’objet d’un suivi décisionnel et d’un accompagnement par le personnel scientifique du musée Bernard d’Agesci.
Portrait de René Caillié par Elisa Leroy
Les collections communautaires conservent deux représentations du célèbre explorateur mauzéen, René Caillié : son buste réalisé en 1852 par Alexandre Oliva et une huile sur toile due à Elisa Leroy. Ce tableau daté de 1839, très altéré, nécessitait des travaux de restauration importants.
L’intervention réalisée par le restaurateur Patrick Buti s’est entièrement déroulée au sein de l’atelier de restauration annexé au musée Bernard d’Agesci, entre mai et septembre 2017.
La toile présentait de fortes déformations avec un réseau de craquelures prononcées très étendu. La partie basse souffrait de déchirures et de conséquentes pertes de matière picturale. L’oxydation et l’empoussièrement du vernis rendaient difficile la lecture de l’œuvre. Le châssis attaqué par les insectes xylophages, se devait d’être changé. La toile au revers montrait un empoussièrement prononcé et des traces d’auréoles dues à un dégât des eaux.
La toile a été retendue avant d’être remise provisoirement sur son châssis. Le restaurateur a refixé les soulèvements à l’aide de colle de poisson et a procédé au nettoyage superficiel. Le vernis a ensuite pu être enlevé progressivement.
Ont suivi les opérations de remise dans le plan des bords de la toile et de renforcement de la partie basse à l’aide de pontages fil à fil. Après avoir mis l’œuvre en extension sur une structure en aluminium, le restaurateur a pu nettoyer le revers.
Pour le traitement des déformations et le refixage général, il a installé l’œuvre sur la table chauffante basse pression, renforcé la toile originale par la pose au revers d’une toile polyester, avant de la remonter sur un châssis neuf.
Le restaurateur a pu ensuite se consacrer au travail des retouches. L’application du vernis a redonné à l’œuvre un aspect lisse et singulier.
Deux sculptures en plâtre
Deux plâtres, réalisés à près d’un siècle d’intervalle, ont été restaurés au cours du printemps/été 2017, dans l’atelier tourangeau de la restauratrice Delphine Bienvenut.
La Seine, œuvre allégorique de 1925, est un projet de décor pour le paquebot Ile de France. Ce haut-relief représente une femme nue tenant un bateau à voile d’une main et de l’autre un voile. L’artiste a signé P. Poisson sur le socle.
Religieux instruisant les enfants ou Laissez venir à moi les petits enfants, représente un groupe sculpté en ronde bosse. Près d’un personnage âgé, barbu, assis, portant un vêtement à capuche et tenant un Christ en Croix se tiennent deux enfants pieds nus. Une gourde dont la poignée est réalisée en véritable cordelette est posée au pied du religieux. Le nom de l’artiste Michel Pascal est gravé au revers.
Rouget de Lisle chantant la Marseillaise par Waléry Plauszewski
- Le tableau Rouget de Lisle chantant la Marseillaise pour la première fois à Strasbourg chez le Maire de Dietrich le 25 avril 1792 par Waléry Plauszewski d'après Isidore Pils. Cette restauration a été financée par les quatre Lions Club de Niort. Dans le cadre d’un projet Musique et citoyenneté, les enfants de CM1 et 2 des écoles niortaises Paul-Bert, Jules-Ferry, Louis-Pasteur et Agrippa-d’Aubigné en ont suivi les différentes étapes. Le 10 mai 2017, ils découvraient l’oeuvre restaurée et son histoire.
- 5 items, art islamique, collection Piet-Lataudrie
- Portrait de femme en deuil, par Suzanne Baudia, huile sur toile
- Portrait du préfet Dupin, par Pauline Goujon, huile/toile (réalisation d’un cadre)
- Vue d’un port, effet de soleil couchant, parJan Karel Donatus Van Beecq, huile/toile. Cette restauration a permis d’attribuer l’œuvre
- Le Rocher du moulin de Salboeuf et Vue de l’ancienne chapelle du château de Surimeau, par Achille de Montamy de Savignac, 2 huiles sur toile
- Fin d’automne, bords du Doubs, par Marie Victor Emile Insenbart, huile sur toile
- Portrait de Marie Leczinska, par Tocque, huile sur toile. Un cadre a été réalisé.
- Berger Bergère, d’après F. Boucher (XVIIIème) huile/toile
- Portrait de la Comtesse du Saillant, par Bernard d’Agesci, huile sur toile
- Aquarelle dédiée à Pierre Marie Poisson, Combe Velluet
- Montage de 4 dessins d’Escudier E. Audouin
- Château de Mursay (aquarelle/papier vélin)
- Le tableau Le Donjon de Niort du peintre Benjamin Delavault (XIXe siècle) a été restauré d’octobre à décembre 2015 à l’atelier de restauration de peinture et d’arts graphiques de Niort.
En 2015, une étudiante à l’école supérieure des Beaux-Arts de Tours, Camille Leconte, a restauré un clastique d’anatomie de 1840, représentant un homme adulte en taille réduite (116 cm). Elle est intervenue dans le cadre de son diplôme national supérieur d’expression plastique, conférant grade de master, mention conservation-restauration. Elle a réalisé un important travail de fixage et de nettoyage de la polychromie, très sensible et cassante, redressé l’hémicorps droit, démonté et remonté 45 pièces.
L’écorché a retrouvé un aspect proche de l’état original. Il provient de la production du docteur Auzoux. Ce médecin normand a créé une entreprise de fabrication en série de modèles dédiés à l’apprentissage de l’anatomie comparée. Ses écorchés démontables illustrent la composition et le fonctionnement du corps humain, mais aussi ceux des animaux et des végétaux. Ils sont tous réalisés par un procédé de moulage en papier mâché avec une âme en « terre » (en réalité, un mélange de colle de farine, de carbonate de calcium, de papier, de filasse et de poudre de liège), puis peints avec de la colle d’esturgeon et des pigments.
En 2015, ont également été restaurés :
- six autres œuvres picturales
- des cadres
- des objets en fer découverts à Bessines en 2008
- un éléphanteau d’Afrique naturalisé
- un ensemble de montages ostéologiques
- un ensemble de spécimens naturalisés de la donation Maurice Rougier
- deux plats d’art islamique, XIIIe et XIVe siècles et un coffret en émail dit de Venise, provenant des collections Piet-Lataudie